Amies et amis lecteurs et trices, réjouissez-vous ! Mon ami Eiffel revient avec une nouvelle chronique. Et si vous aviez peur de vous ennuyer pendant les vacances, détendez-vous, vous aurez là de quoi vous sustenter. Allez, trève d'âneries, je laisse la parole à Eiffel.
Géraldine
Kafka sur le rivage, Haruki Murakami. 640 pages. Note de 8/10.
- « Le temps ? »
- « Il n’a aucune importance ! ... Du reste, pourquoi se soucier de sa fuite puisqu’il n’est pas palpable ? »
- « Et la vie ? »
- « La vie n’est qu’une succession de rêves, un ramassis inconsistant d’illusions. »
Telles sont les répliques qui spontanément fleurissent en nous quand on tourne la dernière page de ce roman. Puis lentement, à regret, on le referme avec une petite tape sur la couverture, une moue de respect aux lèvres.
1945. Une vingtaine d’enfants s’endorment simultanément dans la clairière d’une forêt jugée impénétrable. Bizarre.
2007. Nakata, un vieillard amnésique, soutient des conversations avec des chats, fait pleuvoir maquereaux et sangsues, subjugue Hoshino de sa simplicité pour le moins entière, mais aussi de son imperturbable et déstabilisante logique. Pourquoi ne pas parler aux pierres ? Ne faut-il le faire que si elles peuvent avoir un rôle à jouer dans notre devenir ?
2007 à nouveau. Oshima-san, mi-homme, mi-femme saura t’il éviter que Kafka ne se perde dans la malédiction que son père a armée contre lui ? Mlle Saeki est-elle la mère de l’enfant corbeau ?
Quand Kafka décide à quinze ans de fuir un père rongé de chagrin mais qu’il exècre, c’est pour prendre toute la mesure de constats, tenter de nous offrir « ses certitudes » afin qu’elles se muent lentement en « ces certitudes ».
Tour à tour secondé, aiguillonné, puis rassuré et enfin protégé par un ami qui n’est autre que sa deuxième personnalité de schizophrène, Kahka va nous entraîner dans la quête de ses origines, nous embrigader dans son devenir.
« Kafka sur le rivage » est à ne pas si méprendre un des meilleurs ouvrages d’Haruki Murakami, servi là encore admirablement bien par sa traductrice Corinne Atlan. Des phrases courtes et précises, parfois même incisives, servent à merveille un récit envolé qui nous laisse en haleine. Un assourdissement de bonheur : dû aux chocs de deux histoires –à moins qu’elles ne soient finalement trois, et de plus en miroir?- qui telles des boules de billard se carambolent sur le tapis glacé de l’archipel Japonais volontairement aseptisé… Seule la mer semble parvenir à retenir ces protagonistes pour mieux les repousser sans cesse vers le terrain de jeu de leur destiné, les faire glisser sur l’ardoise incertaine de la chance et rebondir sur les bandes caoutchoutées de l’inconcevable.
- « Le temps ? »
- « Il n’a aucune importance ! ... Du reste, pourquoi se soucier de sa fuite puisqu’il n’est pas palpable ? »
- « Et la vie ? »
- « La vie n’est qu’une succession de rêves, un ramassis inconsistant d’illusions. »
Telles sont les répliques qui spontanément fleurissent en nous quand on tourne la dernière page de ce roman. Puis lentement, à regret, on le referme avec une petite tape sur la couverture, une moue de respect aux lèvres.
1945. Une vingtaine d’enfants s’endorment simultanément dans la clairière d’une forêt jugée impénétrable. Bizarre.
2007. Nakata, un vieillard amnésique, soutient des conversations avec des chats, fait pleuvoir maquereaux et sangsues, subjugue Hoshino de sa simplicité pour le moins entière, mais aussi de son imperturbable et déstabilisante logique. Pourquoi ne pas parler aux pierres ? Ne faut-il le faire que si elles peuvent avoir un rôle à jouer dans notre devenir ?
2007 à nouveau. Oshima-san, mi-homme, mi-femme saura t’il éviter que Kafka ne se perde dans la malédiction que son père a armée contre lui ? Mlle Saeki est-elle la mère de l’enfant corbeau ?
Quand Kafka décide à quinze ans de fuir un père rongé de chagrin mais qu’il exècre, c’est pour prendre toute la mesure de constats, tenter de nous offrir « ses certitudes » afin qu’elles se muent lentement en « ces certitudes ».
Tour à tour secondé, aiguillonné, puis rassuré et enfin protégé par un ami qui n’est autre que sa deuxième personnalité de schizophrène, Kahka va nous entraîner dans la quête de ses origines, nous embrigader dans son devenir.
« Kafka sur le rivage » est à ne pas si méprendre un des meilleurs ouvrages d’Haruki Murakami, servi là encore admirablement bien par sa traductrice Corinne Atlan. Des phrases courtes et précises, parfois même incisives, servent à merveille un récit envolé qui nous laisse en haleine. Un assourdissement de bonheur : dû aux chocs de deux histoires –à moins qu’elles ne soient finalement trois, et de plus en miroir?- qui telles des boules de billard se carambolent sur le tapis glacé de l’archipel Japonais volontairement aseptisé… Seule la mer semble parvenir à retenir ces protagonistes pour mieux les repousser sans cesse vers le terrain de jeu de leur destiné, les faire glisser sur l’ardoise incertaine de la chance et rebondir sur les bandes caoutchoutées de l’inconcevable.
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