mardi 22 janvier 2008

de l'intérêt existentiel de Facebook


Voilà quelques temps que j'entends un nouveau mot barbare dans les médias : Facebook ! Intuitivement, je n'en ai jamais compris le fonctionnement. Ce n'est pas un blog, ce n'est pas un site Internet, ce n'est pas un e-mail, c'est un outil à la croisée de ces trois outils. Hein ? Mais qu'est-ce que c'est alors ?

Et bien, malgré quelques moments passés sur le net pour mieux comprendre, le principe de Facebook me demeure bien obscure... J'imagine que ce doit être quelque chose qui ressemble à Copains d'avant en plus puissant. Autant je comprends le fonctionnement de Copains d'Avant, car cet outil permet de reprendre connaissance avec d'anciens amis du collège, lycée ou études supérieures. Mais si j'en comprends le fonctionnement, l'intérêt en est, à mon avis, relativement limité. je me suis livrée au petit jeu de m'inscrire sur Copains d'avant et ai reçu quelques e-mails d'anciens amis. Le problème, c'est qu'une fois qu'on a échangé son statut social : état de vie et profession, force est de constater qu'on n'a pas grand chose à se dire... Qu'importe, on finit, parce que le logiciel nous le propose d'inscrire ces vieilles connaissances comme "amis"! Amis? C'est un bien grand mot pour une connaissance qu'on arrive avec peine, dans le meilleur des cas, à reconnaitre sur la photo, puisque la dernière image qu'on avait d'elle date d'une bonne dizaine d'années au mieux !

Ainsi, outre la divulgation d'informations privée comme mes hobbies, mon style de voiture, mon adresse, les pays que j'aimerais visiter, que sais-je encore..., n'importe quel internaute a accès au nom de nos "amis". Facebook fonctionne sur le même principe, si j'ai bien compris, mais permet plus puissamment de mettre de photos, vidéos, journaux intimes dans son "profil".

Alors, je ne comprends pas. Peut-être est-ce la terminologie qui me gêne "amis". Pour moi, l'amitié, ça n'a rien à voir avec un profil public ! Mes amis, j'ai leur adresse e-mail, leur numéro de téléphone et je communique avec eux en privé ! Facebook propose de se faire des "amis" virtuels, sur le principe du voyeurisme, puisque tout le monde sait qui sont mes amis. Mais avez-vous des amis virtuels? Des personnes que vous n'avez jamais vues, avec qui l'échange s'arrête à quelques mots échangés par internet, par pseudo interposés?

No way for me ! Non merci !

Néanmoins, la dérive initiée par ces outils informatiques n'est pas anodine. La mondialisation a ici un effet pervers : le monde devenant un grand village où tout le monde vit fenêtres ouvertes sans rideau ni volet ! Un autre effet pervers tient à l'illusion d'être célèbre : Je mets des infos perso sur Internet, tout le monde peut potentiellement y avoir accès, me connaitre et m'aimer... Illusion dangereuse et douloureuse quand la réalité revient imposer son ordre établi.

Permettez-moi de terminer ce billet par une petite comparaison avec la psychologie. La schizophrénie est paradiguement décrite par des délires chez les sujets le plus souvent ancré sur une intuition fausse, mais que le sujet tient pour vrai. Le parallèle est édifiant : l'intuition, c'est le fait de croire que je suis un personnage public, vai les infos privées ou intimes que je mets sur la toile. Le délire, c'est de croire que je vais être un nouveau centre du monde grâce à ces amis virtuels qui communiquent avec moi avec une sincérité et une gratuité à mesurer au pseudos qu'ils utilisent.

Enfin, c'est juste un point de vue parmi d'autres. Une fois encore, je me situe à contre-courant de ce monde fondé sur la "peopleisation" (Heu comment on écrit ce mot qu'on entend plusieurs fois par jour dans les médias?).

Et vous, vous en pensez quoi de Facebook?

Belle journée,
Géraldine

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