un film fort qui met en scène deux êtres devenus adultes dans leur corps, mais pas dans leur psychisme.
Lui, coupé de ses émotions trouve un semblant d'équilibre dans une addiction au sexe qui l'envahit, tel un lent suicide de lui-même, à travers laquelle il se vide un peu plus chaque jour de ce qu'il est. Seul au monde, il ne réussit à avoir des relations sexuelles qu'avec des inconnu(e)s.
Elle, sa soeur, est à ce point incapable d'assumer sa solitude qu'elle n'a pas de chez elle et finit par squatter chez son frère, débarquant à l'improviste, sans avoir obtenu son accord, après un harcèlement téléphonique auquel il ne répond pas et qui le laisse froid. Ce moment de cohabitation étrange va les confronter l'un et l'autre à un vide existentiel insupportable. Lui ne pouvant plus jouir de son appartement pour y assouvir ses pulsions auto et hétérosexuelles finit par une nuit d'ivresse sexuelle hors de chez lui, qui confine à une mise à mort suicidaire.
Elle abandonnée par son frère durant toute cette nuit finit par se lacérer les veines, dans son appartement à lui. Deux formes de suicide, mais deux suicides.
L'aube qui se lève sur cette nuit de mort apporte un déclic. Un probable suicide dans le métro qui le ramène chez lui le sort de son agonie. Les rôles d'inversent alors : il s'angoisse, harcèle sa soeur au téléphone et entendant les annonces répétée des répondeurs panique... Une vraie rencontre a lieu quelques heures plus tard, à l'hôpital où elle a été admise. Rencontre sans mot, gestuelle, tactile. L'enfermement émotionnel dans lequel il étouffe craque alors dans des cris saisissants sous une pluie torrentielle, sur un port new-yorkais. Et puis la vie reprend sans que le spectateur sache si différemment ou à l'identique.
Un film prenant où tout sujet un peu ou beaucoup abîmé par la vie voit ses blessures se rouvrir, suinter, saigner, ou encore contemple le chemin parcouru.
A voir !
Géraldine
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire