mercredi 28 mai 2008

réflexions autour de l'humanité

Je viens de regarder l'émission faites entrer l'accusé sur Patrick Tissier. Vous trouverez quelques éléments sur ce multi-récidiviste en cliquant sur l'image ci à gauche. Je n'ai pas pu me résoudre à mettre sur mon blog la photo de cet homme. Emission intéressante qui relate, une fois encore les actes d'un psychopathe.

psychopathe, un mot qui nous est familier et en même temps confus. La psychopathie est un trouble de la personnalité. Elle s'ancre la plupart du temps sur une organisation limite ou borderline. Cette organisation psychique est particulière et malheureusement plus courante qu'on ne l'imagine, même si toutes les personnes à organisation limite ne sont pas des psychopathes. La plupart, fort heureusement ont des troubles bien mineurs de la personnalité. L'organisation limite, donc est caractérisée par une angoisse liée à la peur d'être abandonné. Cette angoisse de l'abandon induit un mécanisme de défense particulier : le clivage. Cela signifie que son psychisme comporte des compartiments hermétiques, celui des "bons" objets, dans lequel se trouve la "bonne partie de lui-même" et des "bonnes" personnes, selon sa manière d'appréhender la réalité. Un autre compartiment existe, celui des "mauvais" objets, de la "mauvaise partie de lui-même" et des "mauvaises" personnes. Ce clivage explique des changements de comportements et d'humeur très brusques. Il explique aussi qu'une personne peut être catégorisée par un sujet à organisation limite comme "bonne" à un certain moment de sa relation avec lui, puis basculer dans le compartiment "mauvais" si le sujet à organisation limite perçoit de la part de cette personne un abandon, par exemple. Enfin, un sujet à organisation limite est caractérisé par une relation aux autres dite anaclitique. Cela signifie que ce sujet ne perçoit pas autrui comme un être libre de sa vie et indépendant, mais comme "quelqu'un" qui va être utilisé pour combler cette faille à l'intérieur de lui, créee par cette angoisse de l'abandon. Voilà pour quelques éléments de psychopathologie qui permettent de mieux comprendre les actes de P. Tissier. P. Tissier est en effet le cadet d'une famille décrite comme violente et il est abandonné par sa mère à l'âge de 11 ans.

Le terrain d'une organisation limite est donc présent chez P. Tissier. Mais une question se pose néanmoins, c'est le fait qu'on peut trouver dans notre société d'autres adultes ayant eu une enfance présentant les mêmes caractéristiques que P. Tissier, et qui pour autant ne se sont pas comportées comme lui. Dieu merci ! On ne peut avancer aucune réponse à cette question. La réponse se trouve dans le psychisme de Tissier, insondable.

Mais les actes de P. Tissier pose également une autre question. Quels moyens doit mettre en oeuvre la société pour se protéger de P. Tissier. Question délicate. Réponse aussi délicate. De réponse, je n'en ai pas. J'ai simplement quelques réflexions issues de cette enquête. Peut-on laisser en liberté des sujets dont on a évalué psychiatriquement, après plusieurs récidives, qu'ils sont des pervers narcissiques? Les arguments contre la peine de mort tiennent-ils toujours face à des êtres qui prennent plaisir à violenter sexuellement puis tuer, de manière intentionnelle, d'autres personnes d'âge divers, adulte et enfant? Pourquoi les études psychiatriques sur les pervers narcissiques sont-elles si peu nombreuses? Pourquoi la recherche en psychologie et en psychiatrie ne se s'intéressent-t-elles pas plus à l'étude de critères d'évaluation de la dangeurosité de ces sujets? Si ces sujets sont très difficiles d'accès, voire impossible, du fait de ce "switch" incontrolable entre l'un et l'autre des compartiments psychiques, des études pourraient néanmoins avoir lieu sur des sujets qui purgent une peine pour des actes criminels récividés.

Alors voilà, je vous livre mes réflexions de ce soir... Je n'ai aucune réponse, mais des questions, et un peu de révolte quand même vis à vis du peu d'efforts que mettent les politiques à considérer avec urgence ce problème. La seconde partie de l'émission de C. Hondelatte fait bien ressortir d'ailleurs ces lacunes terribles.

Voilà, c'était la pensée du soir, un peu "prise de tête", j'en conviens. Alors promis, il y aura bientôt des posts un peu plus drôles.

Vos commentaires sont les bienvenus... C'est tout l'objet de ce blog "invitation au dialogue"...

Géraldine

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