jeudi 22 avril 2010

Mardi 4 mai 2010 – Arte – Thema "Crimes d'inceste"

Vous trouverez ci-après le programme d'une émission qui ouvrira probalbement à des réflexions.

70 % des agressions sexuelles au sein même de la famille et deux millions de victimes d’inceste recensées en France d’après les dernières études…
Alors que l’inceste vient d’être inscrit dans le code pénal après un long débat parlementaire, ARTE consacre une soirée spéciale à ce poison qui touche l’ensemble de la famille.
Deux documentaires inédits avec les témoignages poignants de victimes mais aussi d’abuseurs :

> 20.35 : Inceste : familles empoisonnées
de Juliette Armanet et Fabrice Gardel (ARTE France, DOC EN STOCK - 52’)
Ils sont sept. Homme, femmes, mère, jeunes filles, de tous milieux, ils ont entre 23 et 60 ans…
Tous se livrent à visage découvert, avec franchise, avec courage. Chacun raconte son histoire, ses émotions et ses souvenirs. Chaque histoire est unique, mais à sa façon universelle, car chacun raconte les silences, le sentiment de culpabilité bien qu’on soit victime, l’absence de repères, la lâcheté de toute une famille, le rôle terrible de la mère, le déni. L’impression d’être seuls au monde alors que les épreuves traversées sont semblables. Le film met à jour ces mécanismes et montre que l’on ne peut comprendre l’inceste que si l’on considère toute la famille.
> 21.25 : Coupable d’inceste
de Cyril de Turckheim et François Bordes (ARTE France, DOC EN STOCK - 26’)
Cyril de Turckheim et François Bordes dressent les portraits psychologiques de ces hommes qui ont un jour franchi la ligne rouge en abusant leur fille, leur soeur ou leur petite fille… Construit à partir de témoignages, le film est éclairé par des entretiens avec plusieurs experts de renom qui identifient trois catégories d’incestueux : les « névrosés immatures », les « intellectuels pervers » et les « prédateurs sadiques »… Une typologie non figée qui propose une grille de repères.


Suivi d’un débat animé par Daniel Leconte. (DVD disponibles)
Contact presse

Cécile Braun : c-braun@artefrance.fr

01 55 00 72 90

Je vous livre aussi des références très intéressantes d'une victime résiliente qui témoigne :

Pour préparer notre discussion sur cette émission (celle du 4 mai à venir), je voudrais vous présenter mes blogs :
celui de l’auteure obligatoirement anonyme qui n’a pas eu le droit de parler – ce qu’elle disait était inaudible en 1986 – mais qui milite depuis.
J’ai écrit un livre : Viols par inceste , en 1993.
J’ai dévoilé mon secret à mon compagnon allemand qui m’a plaquée lorsque je me suis mise à militer.
http://viols-par-inceste.blogspot.com/
Le second site est un blog documentaire qui rassemble toutes mes lectures sur
l’autofiction, l’inceste et la résilience – AIR
pour étayer un livre que je suis en train d’écrire : Interdits ordinaires.
Mon histoire de cinq ans avec ce monsieur allemand.
http://resilience-autofiction.over-...
Un extrait d’ Interdits ordinaires :
« Toute seule, elle ne pouvait se sortir du chantage. Claude se souvenait du dernier viol. Tout avait commencé par un petit matin prometteur sur le port du Havre. Elle était partie avec son père pour aller ramasser les tendelets pleins d’écrevisses. Au Havre, c’est là que SARTRE avait écrit La Nausée. Sur le chemin, elle avait réussi à dire à son père qu’elle reviendrait moins souvent parce que Bertrand était entré dans sa vie. Il avait ralenti, ses mains tremblaient sur le volant. Il avait arrêté la voiture au milieu de centaines de conteneurs. Au rythme de son halètement, il avait rabattu le siège du passager et s’était glissé entre ses cuisses en la tenant plaquée allongée d’un bras gauche métallique. Il n’avait pas son regard laineux, ses yeux étaient plus de peur et elle avait pu les fixer. « Je n’y arrive pas ! » avait dit son père et elle riait pendant qu’il pleurait.
Elle s’était dédoublée, debout à côté d’elle-même, mais pas très loin cette fois. Ensuite, elle observait cette scène d’un homme coincée sous le tableau de bord de la voiture et elle qui le toisait. Son autre moi avait pu se dégager pour se caler dans le fond de la banquette arrière les genoux repliés sous son menton. C’était fini.
Elle était descendu de la voiture et avait tendu l’oreille. Son propre hurlement de rire qui roulait en écho métallique sur les conteneurs. L’air du large lui fouettait le sang. Elle venait d’avoir vingt-quatre ans et émergeait de quinze ans d’anesthésie. »

1 commentaire:

Auteure obligatoirement anonyme a dit…

Désolée, mais je ne suis pas résiliente. Je ne crois pas du tout à la résilience. C'est un mot à la mode qui permet de protéger notre société. J'entends pas là, une histoire de paix sociale. Je suis complètement dédoublée : un personnage sociale, l'avenante documentaliste bourgeoise rangée, et l'autre, qui pleure tous les jours et cultive son cancer. Elle a du mal à aimer ses enfants et son mari. Ils sont pourtant formidables, mais elle n'arrive pas à capter qu'ils existent. Elle, elle est morte vivante.