Le Centre International de Recherche sur le Cancer vient de publier aujourd’hui le 9 octobre 2008 un rapport intermédiaire de la grande étude Interphone qui confirme les risques d’augmentation des cas cancers liés à l’utilisation des téléphones portables. Cancer par cancer, les premières études indiquent clairement que les dangers sont avérés. Guerir.fr vous en faisait part dès le 15 juin, en publiant « l'appel des 20 contre les dangers du portable ».
L’étude INTERPHONE, mise sur pied à l’échelle mondiale pour déterminer si l’utilisation des téléphones portables accroît le risque de cancer et, spécifiquement, si les rayonnements dans les radio-fréquences émis par les téléphones portables sont cancérogènes, approche de sa conclusion. Des études spécifiques ont été réalisées selon les types de cancer : le neurinome de l’acoustique, le gliome, le méningiome et des tumeurs de la glande parotide. Les études, qui utilisaient un protocole commun, ont été réalisées en Allemagne, en Australie, au Canada, au Danemark, en Finlande, en France, en Israël, en Italie, au Japon, en Norvège, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et en Suède. Cette étude prend en compte environ 2600 gliomes, 2300 méningiomes, 1100 neurinomes de l’acoustique, 400 tumeurs de la glande parotide ainsi que des groupes témoins. Il s’agit, de loin, de la plus grande étude épidémiologique de ces tumeurs à ce jour. De fait de désaccord entre chercheurs, ses conclusions ont été plusieurs fois retardées. Le rapport intermédiaire publié ce jour est la première communication officielle.
L’augmentation significative de certains cancers avérée
Pour les gliomes, la mise en commun des données des pays scandinaves et d’une partie du Royaume-Uni a permis de dégager un risque de gliome significativement accru en relation avec l’utilisation de téléphones portables pour une période de 10 ans ou plus ,du côté de la tête où la tumeur s’est développée.
Pour le méningiome, la plupart des études nationales ont apporté peu d’indications d’un risque accru. Le nombre insuffisant des utilisateurs à long terme et des utilisateurs intensifs empêche de conclure de façon définitive à une éventuelle association entre l’utilisation des téléphones portables et le risque de ces tumeurs.
Pour le neurinome de l’acoustique, les analyses d’ensemble des données des pays scandinaves et du Royaume-Uni ont mis en évidence un risque significativement accru de neurinome de l'acoustique lié à des durées d'utilisation de dix ans ou plus, du côté de la tumeur.
Pour les tumeurs de la glande parotide, aucune augmentation du risque n'a été observée
au niveau mondial pour les mesures d'exposition étudiées. Toutefois, dans l'étude israélienne, où les sujets avaient tendance à rapporter une utilisation beaucoup plus intense de téléphones portables, les résultats laissent penser qu'il existe un rapport entre une utilisation intensive des téléphones portables et le risque de tumeurs de la glande parotide.
François Lehn
Journaliste
La rédaction du journal Auto-plus a réalisé des mesures d’émission de téléphones portables lors de situations courantes impliquant l’usage de la voiture. Pour référence, la valeur maximale recommandée pour l’exposition au type d’onde des portables par la commission Européenne est de 0,6 V/m (Volts par mètres).
La première mesure a été réalisée comme cas témoin, lors d’un appel passé en milieu urbain, donc avec un réseau satisfaisant, par un piéton à l’arrêt. Les mesures ont indiqué une émission de 14,9 V/m au début de l’appel puis une émission stable à 5,6 V/m.
Le deuxième test a été réalisé au même endroit que le précédent mais dans une voiture. Là, les chiffres commencent à monter. Au début de l’appel, alors que le portable se connecte, la mesure est passée à 21 V/m puis s’est stabilisée à 10 V/m durant le reste de l’appel. Le simple fait de rentrer dans une voiture double les émissions du portable durant l’appel.
En situation de conduite
Le test s’est poursuivi en situation de la vie courante, à savoir lorsque le véhicule est en marche.
Première situation, en campagne avec un réseau très faible et une seule barre s’affichant sur le portable. L’appareil émet alors 54 V/m pour se connecter au début de la conversation puis se stabilise à 23 V/m. On est donc à une mesure plus de quatre fois supérieure à celle notée lors d’une utilisation courante par un piéton en zone urbaine.
Dernière mesure, sur autoroute avec une couverture réseau satisfaisante : la quantité d’émission a débuté à 26 V/m et s’est stabilisée à 15 V/m, soit trois fois la mesure témoin.
Les plus exposés : les bébés à l’avant
Les journalistes ont cependant noté que lorsque le téléphone est tenu éloigné à plus de 50 cm de l’oreille, par un système main libre ou bluetooth, les ondes sont concentrées autour de l’appareil et les chiffres tombent. A ne pas oublier si vous le portez dans une poche de veste pendant votre voyage.
La pire des situations est causée dans le cas des sièges bébés mis à l’avant, la tête vers le pare-brise, comme le recommande la prévention routière, avec le téléphone placé sur le tableau de bord ou accroché à au milieu de l’habitacle, à proximité de la tête. Le cerveau des enfants en bas âge étant plus perméable aux ondes, le risque d'exposition des cellules aux ondes électromagnétiques est alors maximum.
François Lehn
Journaliste
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